Explication – À quelles options le premier ministre Trudeau est-il confronté dans la crise de leadership au Canada ? Ce serait Reuters


Par David Ljunggren

OTTAWA (Reuters) – Le Premier ministre canadien Justin Trudeau annoncera de plus en plus son intention de démissionner, même s’il n’a pas encore pris de décision finale, a déclaré une source proche de la pensée de Trudeau.

Trudeau subit une pression croissante pour démissionner depuis que la ministre des Finances Christia Freeland a démissionné en raison d’un conflit politique.

Le départ de Trudeau laisserait le parti sans chef permanent à un moment où les sondages montrent que les libéraux perdront lourdement face aux conservateurs de l’opposition officielle lors d’élections qui doivent avoir lieu d’ici la fin octobre.

Voici quelques pistes d’avenir pour le Canada :

QUE SE PASSE-T-IL SI TRUDO DÉMISSIONNE ?

Si Trudeau démissionne, les libéraux nommeront un chef par intérim pour prendre la relève en tant que premier ministre pendant que le parti organisera un congrès à la direction distinct. Le défi pour le parti est que ces congrès prennent généralement des mois à organiser et que si des élections avaient lieu avant cette date, les libéraux se retrouveraient entre les mains d’un premier ministre qui n’est pas élu par les membres. Cela ne s’est jamais produit au Canada. Les libéraux pourraient essayer d’organiser un congrès plus court que d’habitude, mais cela pourrait susciter des protestations de la part des candidats qui estiment que cela les désavantage.

Il est impossible que Freeland soit rapidement nommée Premier ministre de manière permanente, car la tradition veut qu’un chef par intérim ne se présente pas comme candidat à la direction du parti.

SON PARTI LIBÉRAL PEUT-IL CHASSER TRUDO ?

Contrairement à la Grande-Bretagne, où les chefs de parti sont élus par un caucus parlementaire et peuvent être rapidement remplacés, le chef libéral est choisi par un congrès distinct de membres. Par conséquent, il n’existe aucun mécanisme formel de parti pour destituer Trudeau s’il souhaite rester.

Cependant, si des membres de son cabinet et un grand nombre de députés appellent à son départ, il pourrait conclure que sa position est intenable.

LE PARLEMENT PEUT-IL FAIRE DES EFFORTS ?

Les gouvernements canadiens doivent démontrer qu’ils ont la confiance de la Chambre des communes élue. Les votes sur les budgets et autres dépenses sont considérés comme des mesures de confiance et si le gouvernement les perd, il tombe. Dans pratiquement tous les cas, la campagne électorale démarre immédiatement.

La Chambre des communes a fermé ses portes pour les vacances d’hiver en décembre et ne reviendra que le 27 janvier. Le gouvernement peut recourir à des manœuvres procédurales pour éviter d’être renversé par une mesure de dépenses, mais doit allouer plusieurs jours à chaque session aux partis d’opposition pendant lesquels ils peuvent publier des motions sur n’importe quelle question, y compris des motions de censure.

En supposant que le gouvernement attribue des jours à l’opposition à la fin de la session, le moment le plus probable pour que Trudeau soit évincé serait les 10 derniers jours de mars. Cela déclencherait des élections à un moment donné en mai.

EXISTE-T-IL UN AUTRE MOYEN D’EXTRAIRE LA MAIN-D’ŒUVRE ?

Le pouvoir constitutionnel ultime au Canada appartient à la gouverneure générale Mary Simon, qui est la représentante personnelle du roi Charles, chef de l’État. En théorie, elle peut destituer Trudeau, mais dans la vraie vie, cela n’arriverait pas. “Le gouverneur général ne destituera pas un premier ministre qui jouit encore de la confiance de la Chambre des communes”, a déclaré Philippe Lagasse, professeur et expert en études constitutionnelles à l’Université Carleton à Ottawa.

© Reuter. PHOTO : La Colline du Parlement se reflète dans une flaque d'eau à Ottawa, Ontario, Canada, le 17 décembre 2024. REUTERS/Carlos Osorio/File Photo

QU’AURAIT TRUDEAU FAIRE D’AUTRE POUR ÉVITER D’ÊTRE évincé ?

Trudeau pourrait ajourner le Parlement, ce qui mettrait officiellement fin à la session en cours et lui donnerait un peu de répit. Dans ce scénario, le retour de la Chambre serait retardé de plusieurs semaines, ce qui permettrait au gouvernement de dévoiler un nouveau plan sur la façon dont il envisage de diriger le pays. Cela aurait l’avantage de retarder tout vote de censure, mais pourrait irriter davantage les législateurs libéraux, surtout si Trudeau reste premier ministre.



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